Journée internationale des femmes 2016
APPEL À TOUTES POUR SE FAIRE ENTENDRE !
Appel à toutes pour combattre les préjugés sexistes
Que ce soit en publicité ou en humour, sur le Web ou à la télévision, les médias véhiculent des stéréotypes et des préjugés qui ciblent et attaquent les femmes. Les rapports entre les hommes et les femmes sont pollués par des représentations inégalitaires qui tendent à placer les hommes en haut de la hiérarchie des sexes. Ces images sont sexistes. Elles nuisent à l’atteinte de rapports égalitaires. Elles ne sont pas respectueuses de la diversité des identités sexuelles.
Appel à toutes pour l’égalité économique
Les politiques de relance économique du gouvernement provincial libéral favorisent des secteurs de métiers traditionnellement masculins (tels que la construction et l’exploitation des matières premières), alors que les politiques d’austérité sont faites au détriment de secteurs traditionnellement féminins (fonction publique, santé, services sociaux et éducation). Cette vision économique détruit le filet social. La plupart du temps, ce sont encore les femmes qui en paient les frais : leur salaire est toujours plus bas que celui des hommes et elles sont plus pauvres; elles utilisent plus souvent les services publics, qui sont pourtant de moins en moins à leur portée ; plus nombreuses à la tête de familles monoparentales, elles sont plus durement touchées par les augmentations de tarifs des services de garde; vivant plus longtemps, elles sont plus pauvres à la retraite et écopent du manque d’accessibilité aux CHSLD. Il faut se rendre à l’évidence : l’austérité est sexiste et devient un obstacle à l’égalité !
Les femmes représentent la moitié de la population mondiale. Cependant, les décideurs de ce monde ignorent toujours la force qu’elles représentent : force économique, force politique, et force d’avenir ! L’Intersyndicale des femmes lance une alerte pour parvenir à l’égalité et invite toutes les femmes à joindre leur voix !
Appel à toutes pour se faire entendre !
On nous répète sans cesse que l’égalité entre les hommes et les femmes est atteinte. Pourtant, la réalité est tout autre ! Qui d’entre nous n’a pas déjà entendu dire : « Le féminisme ? Dépassé ! » Certaines radios – dites poubelles -, des influenceurs médiatiques et des groupes masculinistes voudraient même faire croire à un matriarcat qui gangrène la société québécoise et met en péril une masculinité désormais en crise.
Appel à toutes pour une meilleure conciliation famille-travail-études
Conjuguer les responsabilités familiales avec le travail, les études ou les deux devient un tour de force. Les affronts répétés du gouvernement aux tarifs des services de garde fragilisent cette conciliation. La plupart du temps, c’est aux femmes que revient le gros des tâches ménagères et l’éducation des enfants. Cette réalité pousse les femmes à l’épuisement, les oblige à occuper des emplois précaires ou à temps partiel ainsi qu’à restreindre leur plan de carrière. Avec une rémunération plus basse, ce sont elles qui sont confinées à la maison si leurs ambitions ne riment pas avec un salaire assez élevé pour payer les frais de garde. La majorité des familles monoparentales est dirigée par des femmes et leur situation financière se détériore en raison des augmentations tarifaires. Tant que les mesures de conciliation famille-travail-études ne seront pas implantées au quotidien, l’égalité de fait restera hors d’atteinte.
Appel à toutes pour une approche de santé spécifique aux femmes
L’accessibilité aux services de santé est de plus en plus difficile. Les listes d’attente grossissent sans cesse. La qualité des soins est subordonnée à des objectifs de gouvernance. Ces ratés du système touchent principalement les femmes qui sont plus nombreuses à utiliser ces services, que ce soit pour la santé reproductive, parce qu’elles ont une espérance de vie plus longue ou parce qu’elles représentent la majorité des proches aidants. Un système de santé universel et gratuit, qui tient compte des besoins spécifiques de la santé des femmes, est une des pierres angulaires de l’atteinte de l’égalité entre les hommes et les femmes.
Appel à toutes pour faire cesser la violence
Les tabous entourant les agressions sexuelles, la violence conjugale et le harcèlement sexuel condamnent trop souvent les victimes au silence. L’absence d’éducation et de formation sur la sexualité, que ce soit dès l’école ou en milieu de travail, nuit à la promotion de relations saines et de rapports égalitaires, inclusifs et respectueux de la diversité. Éduquer pour que la honte change de camp, pour briser le silence, pour que cesse la stigmatisation des victimes, c’est la voie à suivre. Nous sommes toutes et tous concernés par la violence systématisée contre les femmes : il faut que ça change !
Appel à toutes pour l’égalité et l’équité en emploi
La socialisation et l’éducation amènent les hommes et les femmes à faire des choix de carrière différents. Les filles sont orientées vers des professions qui correspondent davantage aux rôles que la société exige des femmes, soit le « prendre soin ». Elles se retrouvent concentrées dans les professions considérées comme traditionnellement féminines et n’ont pas accès à tous les métiers. Or, les métiers typiquement masculins sont la plupart du temps plus payants que les métiers typiquement féminins. De plus, le salaire des femmes est inférieur à celui des hommes sur le marché du travail, bien que celles-ci soient plus scolarisées. Le marché du travail devrait être égalitaire et accessible à toutes et à tous sans discrimination fondée sur le sexe.
Appel à toutes pour faire éclater le plafond de verre
La sous-représentation des femmes dans les champs d’influence et de pouvoir empêche que l’égalité de droit devienne l’égalité de fait. Avec seulement 37 % de femmes dans des postes de direction au Canada1 et moins de 27 % qui siègent à l’Assemblée nationale du Québec2, la participation des femmes dans les lieux de pouvoir et d’influence reste anémique. Ensemble, prenons la place qui nous revient !